Matt a passé son enfance à Kingston ON ; au BC ; et à St-Bruno QC. Il jouait au volleyball et était un fan invétéré du tricolore. Jeune homme, il était un excellent comédien qui adorait briller sous les feux des projecteurs. Comme cadet, grâce à sa gentillesse et son sens de l’humour, il avait contribué à paver la voie de plusieurs jeunes pendant la période d’initiation au programme.

Matt était un leader plein d’assurance et ses hommes pouvaient compter sur son aide et ses conseils. À l’école, il était souvent le capitaine des équipes sportives, ce qui lui a permis de peaufiner son leadership. Même si Matt a fini avec beaucoup de difficultés sa première année d’études à l’école militaire, il a terminé premier de sa promotion et a obtenu un diplôme en génie civil avec distinction. Au fil du temps, il a remporté le Trophée Prince de Galles pour souligner son excellence sportive.

Son amour du hockey, surtout pour les Canadiens de Montréal, ne s’est jamais estompé. Il tenait beaucoup à regarder le hockey avec son fils et s’organisait pour que ce moment soit amusant même quand Lucas était tout-petit. L’amour pour son fils et pour la patrie l’a mené à s’enrôler le 16 juin 1999.

Matt n’aimait pas s’éloigner de sa famille, mais il était persuadé que lui et ses compagnons d’armes faisaient du bon travail. Témoin de l’assassinat d’innocents par les talibans et Al-Qaeda, il a écrit une lettre adressée à son fils où il lui disait ceci : « Je ne peux pas laisser passer ce genre de choses. Je ne voudrais pas que ce genre de violence éclate chez nous. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi d’être ici. » Matt travaillait fort pour être le meilleur dans tout ce qu’il entreprenait et son état d’esprit positif lui permettait de faire face à la chaleur extrême, le sable et les dangers constants auxquels les militaires étaient exposées en Afghanistan.

Pendant qu’il était là-bas, il mettait son talent de leadership au profit de ses hommes pour les encourager chaque fois qu’il le pouvait. Il jouait la comédie pour rire avec eux tout en étant sérieux au bon moment. Lorsqu’il effectuait une patrouille, il donnait souvent un coup de main pour faciliter la tâche de ses hommes, comme, transporter la radio du peloton ou dresser l’houchie du signaleur.

Pendant ses patrouilles, Matt discutait avec les fermiers afghans pour résoudre des problèmes. Il connaissait suffisamment bien le langage et pouvait se passer des services d’un interprète lorsqu’il discutait avec ceux qu’il cherchait à aider. Le respect qu’on lui portait était égal au respect qu’il avait pour ses hommes et la population qu’il essayait d’aider. Son peloton a été surnommé le 1-2 Can-Do (1-2 on peut) parce qu’il était capable de faire le sale boulot.

Pendant le parcours du cortège entre Trenton et Toronto, le fils de Matt a remarqué l’appui incroyable apporté par les gens qui se sont rassemblés tout au long du parcours pour rendre hommage à son père et aux cinq hommes tombés avec lui. Le petit Lucas aurait dit en saluant la foule : « Allez-y, les gars de papa. »

Rhonda Kronyk

Traduction par Louise Pariseau

Portrait par Cindy Revell