Malgré son jeune âge, Marc Diab était un homme mature aux multiples facettes, dévoué à servir le Canada. En 2006, sa décision de se joindre aux Forces Canadiennes, qu’il considérait comme « la meilleure armée au monde », était le fruit d’expériences personnelles difficiles, d’une mûre réflexion et de l’intime conviction que le Canada leur avait offert, à lui et à sa famille, tout ce qu’ils pouvaient espérer : la paix, des droits humains et la possibilité de vivre dans une société juste.

Très tôt dans son enfance, il vivait en zone de guerre au sud du Liban, où les soldats étaient omniprésents. La complexité de la situation a ultimement éclairé Marc dans ses choix de vie : il allait chercher à faire une différence et à protéger autrui, il allait faire la bonne chose. Dès son jeune âge, il connaissait l’aspect humain du conflit, mais il savait aussi que le rôle d’un soldat pouvait être d’aider à faire le bien dans le monde. Il a donc décidé de devenir un jour lui-même soldat. En d’autres mots, il ne cherchait qu’à aider.

Marc avait la chance d’avoir une famille forte et une grande foi. Cela n’a pas empêché sa grande curiosité de le mettre un peu dans l’embarras à quelques reprises! Il était toujours en train d’apprendre et d’explorer de nouvelles choses. Pendant son adolescence à Mississauga, en Ontario, il s’est passionné pour la photographie et la poésie; il a même remporté un concours de poésie. Autodidacte, il a appris à jouer du clavier au son. Marc est devenu un homme généreux, aidant les autres tout en restant souvent discret au sujet de ses gestes charitables. Il cherchait tout particulièrement à se rapprocher des personnes âgées de sa communauté et démontrait du respect envers jeunes et moins jeunes.

C’était un excentrique au grand cœur; il aimait beaucoup donner. Une année, sa Jeep a littéralement débordé de cadeaux de Noël, et l’événement est devenu une anecdote familiale. Son sourire chaleureux lui était unique : il rassurait les gens et les rendait heureux. Marc se donnait corps et âme à guider les jeunes en colonies de vacances, et son amour du soccer l’a mené à diriger des équipes juvéniles. C’est là qu’il démontrait son leadership naturel, inculquant aux jeunes l’importance des bonnes habitudes de vie, de la santé, de l’éducation et de la famille. Marc était particulièrement doué pour les langues : il enseignait le libanais à des jeunes de sa communauté, et il a appris le pachto en seulement trois semaines avant son déploiement.

Le sourire de Marc s’élargissait lorsque la conversation concernait les Jeeps! Il n’en demeurait pas moins un jeune homme plein de dignité, plutôt traditionnel et à l’esprit clair. Il arrivait même qu’on le décrive comme une « vieille âme ». Il était pensif, mais pragmatique dans son désir de servir en Afghanistan, discutant sérieusement avec sa famille avant son déploiement, les rassurant tout en reconnaissant le risque potentiel dans son rôle de soldat, mais également dans tous les aspects de la vie. Plus sage que la plupart des jeunes de son âge, dans cette circonstance comme dans d’autres, Marc offrait conseils et amour à sa famille et à ses amis.

Il savait où il allait et ce qu’il faisait. Un vers, tiré de son propre poème intitulé « Fields of Humanity », illustre son voyage trop court sur terre, reflétant possiblement ses jeunes années au Liban, sa fierté envers le Canada et tout ce que ce pays lui a offert, en plus de la force de sa conviction à se battre pour aider les autres grâce à une vie de service.

« Comme garder un souvenir sombre en mémoire, et grimper à l’arbre de la dignité »

Redonner aux autres faisait partie intégrante de Marc. C’est l’héritage qu’il laisse, par l’intermédiaire d’une fondation familiale et religieuse dont le but est de donner aux enfants la chance de travailler à leur estime d’eux-mêmes, à leur réussite scolaire, à un potentiel économique solide en plus de leur fournir les outils pour devenir des membres de la société productifs et épanouis.

Tout comme Marc l’était.

Nancy G. Bateman

Traduction par Danny Léger

Portrait par Cindy Revell