Andrew était un jeune homme aventureux avec un sens de l’humour contagieux et un visage radieux. Évidemment, avec un nom de famille comme Eykelenboom, ses amis et ses compagnons de l’armée le surnommaient Boomer. Il a grandi entouré de grands espaces près de Edmonton, lieu propice pour inventer des jeux et pour explorer avec ses deux frères aînés, Steven et Gordon. Ils couraient dans la forêt, les tas de sable et dans la grange. Il a supporté l’habituelle hiérarchie entre frères, mais il a vite appris à se défendre et à prendre sa place.

Il aimait les sports et il en a pratiqué un large éventail, allant du baseball au rugby. Il aimait également la natation, le tir à l’arc, le ski et le vélo de montagne. Il a appris l’escalade lors d’un camp d’activité de plein air chrétien près de Nordegg. En contrepartie à ses activités physiques, il était un avide lecteur, une habitude qu’il a maintenue en Afghanistan.

S’il y avait une occasion de faire des bêtises, Andrew savait la trouver. Sans contredit, il a appris une leçon la première fois qu’il a mis sa langue sur le métal gelé du cadre métallique de la fenêtre de l’autobus scolaire et qu’il y a perdu une partie de sa langue en la retirant.

Un fait remarquable, c’est la compassion d’un si jeune homme. Il se souciait vraiment des handicapés, des défavorisés et des personnes âgées. Il était toujours prêt à aider quelqu’un dans le besoin; il pouvait aider une personne à atteindre des produits sur l’étagère du haut à l’épicerie ou donner ses gants et son chapeau à un sans-abri. Il avait une grande capacité d’écoute pour les personnes âgées hospitalisées qui en avaient besoin. Toujours prêt à aider ses amis, il s’est même retrouvé à l’hôpital après une altercation en essayant de défendre un copain.

Lorsque ses frères ont quitté la maison familiale, ses parents ont pris leur retraite à Comox en Colombie-Britannique. Le jour du déménagement, le jeune Boomer de seize ans a conduit la voiture sur les 1 350 km qui séparaient Edmonton de sa nouvelle demeure. C’est à cet endroit qu’il a terminé son secondaire. Il était très actif : membre de l’équipe de rugby, pratique du kick-boxing, du camping et de la randonnée, fêtes entre amis sur la plage. Son père et lui prenaient le temps d’aller à la pêche.

Ce n’est pas étonnant que ce jeune homme sportif et doté de compassion ait choisi la vie de pompier et d’ambulancier. Il avait été bénévole au Comox Fire Department durant ses études secondaires et fait des stages pratiques au sein de l’unité 19 des Comox firefighters. D’ailleurs, une salle de traitement au 19 Wing’s 21 Forces Health Service Centre porte son nom. Il avait l’intention de retourner à Comox après son service militaire. À la suite des événements du 11 septembre 2011, il a insisté pour aller en mission en Afghanistan. Il savait qu’on aurait besoin de lui là-bas.

Une fois sur place, il n’a pas changé. Il étudiait, il s’amusait et il riait beaucoup. Il pouvait même s’asseoir pour lire en attendant son tour pour monter la garde. Lors d’une permission en Thaïlande il a obtenu son certificat en plongée sous-marine. Il soignait tous les blessés, qu’il considérait comme « des enfants de Dieu. » Profondément touché par le sort des enfants, il envoyait des lettres dans lesquelles il demandait des approvisionnements pour eux : « Maman, envoyez de bonnes choses pour les enfants, ils n’ont rien, et moi j’ai tout ce dont j’ai besoin. Envoyez quelque chose pour eux. »

En l’honneur de sa sollicitude et de sa compassion, sa famille a créé une fondation, portant le nom de Boomer’s Legacy, dans le but de conscientiser les gens et d’amasser des fonds afin soutenir les soldats qui viennent en aide aux autres, tant ici qu’à l’étranger.

Janet Rolfson

Traduction par Sylvie Alice Roy

Portrait par Shairl Honey