Le caporal Andrew Grenon, ou « G-Man », comme l’app elaient ses camarades, était un jeune homme de 23 ans enjoué qui se faisait des amis partout où il allait. Andrew était un sportif invétéré. Tout au long de ses études, quand il n’était pas en train de jouer au baseball, il était à une patinoire de Windsor, sa ville natale, ou en train d’encourager son équipe de hockey préférée, les Canadiens de Montréal. Son esprit sportif et son désir de se surpasser en tant qu’athlète l’ont aidé à réussir haut la main l’entraînement de base après son enrôlement dans le groupement tactique du 2e Bataillon, Princess Patricia’s Light Infantry à l’âge de 19 ans.

Posté à Shilo, Manitoba, le caporal Grenon a apporté dans ses valises un petit quelque chose lui rappelant la maison : du matériel professionnel de jongleur. Il jonglait depuis longtemps et ce passe-temps lui a été bien utile lors de périodes monotones. Grâce à son talent, à son sens de l’humour et à sa personnalité affable, il a vite tissé des liens avec ses compatriotes, développant des amitiés durables qui lui ont été bien utiles, particulièrement lors de sa première mission en Afghanistan en 2006. Lors de ce séjour, le caporal Grenon a pu constater l’humanité des communautés qu’il a côtoyées et a été saisi d’une admiration pour les personnes qui cherchent à préserver la paix malgré les injustices omniprésentes.

C’est durant cette 2e mission que le caporal Grenon a montré son cœur de guerrier et a reçu la mention élogieuse du Commandant de la Force expéditionnaire du Canada pour la bravoure dont il a fait preuve en empêchant réprimant une émeute locale, sauvant ainsi du coup la vie de deux soldats.

Lors de sa première affectation en Afghanistan, le caporal Grenon a écrit le poème suivant. Il porte sur sa volonté de servir une cause des plus nobles et de partir pour une deuxième mission en 2008.

Pourquoi se batter

Par Andrew Grenon

Je me suis souvent demandé pourquoi nous sommes ici; pourquoi mon gouvernement a décidé d’envoyer ses troupes dans ce trou perdu. Il n’y a ni ressources naturelles, ni pétrole, ni or, ni argent. Que des gens.

Des gens qui font la guerre depuis plus de 40 ans. Des gens qui ne souhaitent rien de plus que la sécurité de leurs enfants. Des gens prêts à tout pour l’argent, même à donner

leur vie.

Je regarde dans leurs yeux. Je vois haine, destruction, désespoir. Je vois amour, tendresse, bonté et reconnaissance.

Eileen Brettner

Traduction par Julie Bilodeau

Pourquoi se battre?
By Andrew Grenon

Parce que dans ce pays, il y a des monstres. Des monstres que nous pourrions affronter en d’autres temps, en d’autres lieux. Des monstres qu’on pourrait voir arriver chez nous.

Autour de ces murs de boues se trouve un pays déchiré. Un pays qui peine à se relever. Un pays qui ne peut garantir un avenir à sa jeunesse.

Pourquoi se battre?

Parce que si l’on ne le fait pas maintenant, en ces lieux, ce sont nos enfants qui devront affronter ces monstres sur nos terres.

Je me bats parce que je suis un soldat.

Je me bats parce qu’on me le demande.

Je me bats pour que mes enfants n’aient pas à le faire.

Portrait par Susan Abma