Le rire du sergent Marc Leger était si puissant qu’on pouvait l’entendre à des milles à la ronde! Un rire venant du cœur, aussi grand que l’homme lui-même. Grand gaillard de six pieds et quatre pouces, Marc ne passait pas inaperçu. Les gens étaient irrésistiblement attirés par lui, un homme si sage et attentionné pour son âge. Peut-être devinaient-ils qu’il était intègre, qu’il vivait sa vie pleinement, qu’il était un mari dévoué et romantique, ainsi qu’un véritable ami. Il aimait la vie, son travail, sa famille et son labrador Hunter, qui n’était jamais bien loin.

Marc s’est enrôlé à l’âge de 19 ans. Sa carrière au sein des 3PPCLI et du régiment aéroporté du Canada était pour lui une source de grande fierté.

En février 2002, Marc a été envoyé en mission en Afghanistan. Deux mois plus tard, le 17 avril, Marc et trois autres compatriotes devenaient les premières victimes canadiennes en Afghanistan, les premiers soldats tombés au combat depuis la guerre de Corée. Huit autres soldats ont été blessés cette nuit-là. Le sergent Leger était âgé de 29 ans.

Dans les jours qui ont suivi, le Canada en a appris plus sur Marc et à quel point il se souciait du bien-être des gens. Il l’a bien démontré lorsqu’il a travaillé pour les Forces du maintien de la paix dans la vallée de Livno, en Bosnie. La région venait de subir un nettoyage ethnique et les survivants vivaient dans des conditions horribles. Marc et son unité ont demandé plus de ressources au commandant. Il conservait les restes de nourriture, de l’eau et des matériaux de construction et s’assurait que les gens de la vallée les reçoivent. Lorsque la mission a été complétée, les habitants avaient à nouveau des maisons décentes et Marc a hérité d’un nouveau surnom : King Marco.

Pour le travail accompli en Bosnie, Marc a reçu une mention élogieuse du Chef d’État-Major de la défense. Il a aussi reçu la Médaille de l’Asie du Sud-Ouest et la médaille de l’Étoile de bronze des États-Unis, à titre posthume.

Marc voulait goûter à tout ce que la vie avait à offrir et pour lui, voyager était la meilleure façon de le faire. Il aimait voir le monde d’une façon différente. Ainsi, il était toujours entouré de gens qui voulaient être proche de lui et vivre comme lui : pleinement, complètement.

Une vie remplie en 29 ans. Il le savait et a même déclaré durant l’été 2001 : « Si je mourais demain, j’aurais déjà tellement vécu. Ma vie a été bien remplie et j’ai vécu de belles expériences. Je mourrais heureux. »

Traduction : Annabelle Normandeau

Portrait par Cindy Revell