Bien que Andrew Miller ait eu l’insouciance d’un jeune homme, son intégrité, sa conscience des autres et sa grande compassion nous portaient à croire qu’il aurait pu être une vieille âme. Son sourire engageant et la chaleur de ses yeux bleus inspiraient la confiance.

Andrew Miller adorait jouer au médecin lorsqu’il était enfant. Il avait toujours du plaisir à jouer des tours et à faire des blagues. À l’âge de sept ans, un filet de camouflage décorait sa chambre et plus tard, des affiches des Forces armées canadiennes ont complété son décor. Plus Andrew vieillissait, plus sa volonté d’aider les autres augmentait. Il a même créé sa première trousse personnelle de premiers soins. À l’âge de treize ans, il a entrepris la mise à jour de toutes les trousses de premiers soins de l’hôtel où travaillait sa mère. Il était donc naturel qu’il devienne un jour technicien médical.

Un des champs d’intérêt d’Andrew était de dénicher les soldes ou de demander à des fournisseurs sur Internet, pour des couteaux, des lampes de poche et d’autres objets utilitaires afin de les offrir à ses amis de l’armée qui partaient pour l’Afghanistan. Après sa mort, quelques fournisseurs ont continué à fabriquer des couteaux en son honneur. Un manufacturier canadien en particulier, a conçu un modèle de couteau exclusif au nom d’Andrew qui vaut entre 5 000 et 7 000 dollars.

Andrew adorait sa mère et en était le protecteur. Quand sa mère se blessait, il aimait la soigner et la réconforter. Andrew disait souvent : « nous créons nos souvenirs ». Cette phrase vient d’une anecdote qui s’est produite lors de la préparation du festin de Noël avec sa mère et sa tante. Sa tante l’a surpris en train de manger de la pâte à biscuit, elle l’a réprimandé et lui a donné une petite tape amicale derrière la tête. On lui a alors dit que la confection des friandises de Noël faisait partie de la création de souvenirs. C’est soit la phrase elle-même, soit la petite tape amicale qui porta Andrew à répéter cette phrase plusieurs fois au cours des années.

À l’âge de quatorze ans, Andrew a rejoint les rangs des Cadets où il a poursuivi sa passion pour la musique en devenant batteur. Avec son père militaire, il allait au champ de tir tout en profitant de la nature et en partageant leurs intérêts communs. Son père lui a appris à coudre et ils ont réparé plusieurs équipements à sangles ensemble. Ray a essayé de convaincre son fils de poursuivre ses études collégiales avant d’aller dans l’armée, mais Andrew, étant du type indépendant et déterminé, s’est enrôlé à l’âge de seize ans. Ses parents ont dû signer pour lui et à l’âge de dix-sept ans, il est parti pour suivre l’entraînement de base. À l’âge de dix-huit ans, il suit un cours en soins de santé en Colombie-Britannique pour lequel il se classera parmi les meilleurs. Il devient technicien médical avec l’intention de devenir assistant médical de combat. Il forme d’autres soldats sur les soins de secourisme en situation de combat (Soins des pertes au combat) avant leur départ pour l’Afghanistan.

Andrew a gagné l’affection de plusieurs avec son sens de l’humour. Il possédait cette qualité innée de dire ce qu’il fallait en situation de stress. Il savait dédramatiser et apaiser les autres dans les moments difficiles. L’âme charitable de ce jeune homme qui savait toucher les gens, son sourire et sa chaleur humaine l’ont rendu inoubliable.

Andrew a quitté ce monde à un jeune âge. Le 26 juin 2010, ce jeune homme a donné le cadeau ultime : sa vie pour un pays qu’il adorait, tout en servant les gens qu’il aimait.

Andrew voulait que l’on se souvienne de lui, et sa mère, Wendy, lui rend hommage de plusieurs façons. Elle a dit que son fils adorait l’armée, c’était sa passion et sa destinée. Elle a toujours pressenti qu’elle ne serait pas sa mère longtemps.

Ellie Braun-Haley

Traduction par Sylvie Alice Roy

Portrait by Shairl Honey