Cadet de la famille, Yannick Scherrer était doué des nombreuses caractéristiques charmantes que possèdent les derniers nés. Il vivait au jour le jour et avait une attitude merveilleusement insouciante.

En raison de son petit gabarit et de son rang familial, Yannick a vite appris que l’agressivité ne paie pas : il a découvert que d’utiliser le charme était beaucoup plus efficace et il était excellent à ce jeu. Il avait toujours un sourire joyeux, prêt à rendre service. Ayant perdu son meilleur ami dans un accident de voiture à l’âge de 16 ans seulement, il n’était pas étranger au chagrin. Cette tragédie l’a cependant aidé à faire face à l’adversité et à aimer sa famille et ses amis davantage.

Yannick était toujours actif et impliqué. Être avec ses amis était important pour lui et il avait une façon bien à lui de rassembler tout le monde tout en s’assurant que personne n’était laissé derrière. Dès qu’il était à la maison à Victoriaville, le téléphone sonnait sans arrêt, et la maison se remplissait bientôt de gens qui voulaient voir leur ami. Sa joie de vivre était contagieuse.

Dès son plus jeune âge, il posait des questions à propos de tout et voulait faire ses propres expériences. À une occasion, ayant lu sur un produit nettoyant pour les chaussures qu’il était inflammable, Yannick a décidé de le tester. Le résultat de son « expérience » était qu’il avait besoin d’une nouvelle paire de soulier! Yannick était toujours occupé : il ne pouvait pas rester en place, car il craignait de s’ennuyer. Parfois, en raison de ses fréquentations peu recommandables à l’adolescence, il s’est mis dans l’embarras vis-à-vis de la loi. Rien de sérieux, par contre, et sa mère était toujours là pour en discuter et le supporter.

Pour le plaisir, Yannick passait du temps à l’extérieur et faisait du vélo, du patin à roulettes et du camping. Il aimait aussi chercher sa dose d’adrénaline dans des activités telles que la navigation et même la course automobile. Il n’avait pas un esprit compétitif, mais il se poussait toujours à dépasser ses propres limites.

Les enseignants et les parents de ses amis disent de lui qu’il était plaisant et facile à vivre. Même s’il aimait le caractère social de l’école, il n’était pas un élève doué. Il avait jonglé avec l’idée de devenir enseignant en éducation physique, mais ne pouvait s’imaginer pris avec des livres pour décrocher son diplôme. Jusqu’à ce qu’il rejoigne les Forces à l’âge de 21 ans, il n’avait jamais vraiment parlé de plan concret pour son avenir en dehors d’aider et défendre les gens dans le besoin. Yannick ne cherchait pas à monter les echelons même s’il avait déjà été contremaître à 19 ans dans une compagnie de récupération. À la place, il était immensément heureux d’aider ceux qui n’ont aucun pouvoir, les opprimés. Il adorait son travail.

Yannick attendait de bonnes choses de la vie. Il était optimiste, sociable, affable, apprécié des autres et amical. En plus du sentiment de bien-être que Yannick procurait aux autres, c’est ce que tout le monde retient le plus de cet homme.

Nicole Beaudoin

Traduction par Charlyne Cormier-Trudeau

Portrait par Cindy Revell